Présentation par Jean-Claude Huyghe
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Présentation par Jean-Claude Huyghe

« Si dans toute l’histoire de la peinture, à chaque époque on a pu aisément dénombrer les artistes qui ont marqué leur temps, plus rares encore on été ceux qui furent des précurseurs, initiateurs de nouvelles tendances. Afin de mieux les cibler par vous-même, reportez vous au deuxième chapitre de mon essai : LE GESTE et… L’INEXPRIMABLE aux éditions La société des Ecrivains.

Notre Lauragais peut s’enorgueillir, à mon sens, de deux créateurs atypiques qui s’évertuent à positionner l’œuvre peinte hors d’une vue traditionnelle avec : le PLANART de Michel OLIVIER, et encore d’une façon plus inattendue, hors de son cadre habituel, avec la RECTOVERSION de Michel DE CASO.

Sans parler de génie car, pour que ce terme garde toute l’exception de sa signification pour les temps futurs, il est bon quand même, d’entendre ce qu’en disait Paul KLEE.

Le Génie, toujours le premier loin en tête, n’est-il pas souvent un hérétique aux yeux du dogme ? Il n’a d’autre loi que lui-même.

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Michel OLIVIER

Dans toute l’histoire de la peinture bien des réalisations nous ont fait lever la tête. N’est ce pas l’attitude propice à la contemplation ? Les yeux vers les cieux. La voûte de la chapelle Sixtine qui occupa MICHEL ANGE de 1508 à 1512, celle de saint Ignace de Rome peinte en 1694 par Andréa POZZO, jusqu’au plafond de l’Opéra Garnier en 1964, œuvre de Marc CHAGALL.

Pourquoi ?... La peinture ne serait-elle pas aussi, destinée aux Dieux et aux anges, à qui nous offrons, par chacun de nos actes, ce grand privilège de : nous regarder d’en haut.

Peut-être, acte sacré de Michel OLIVIER ? Démarche originale qui illustre parfaitement selon moi, ce en quoi dans le domaine des arts, il n’y a point de sujet sacré, seul l’acte est sacré.

Nouvelle vision, il l’appelle PLANART. La vie d’ici bas, vue d’en haut et pouvant se regarder dans tous les sens. Michel OLIVIER nous offre par sa peinture un nouvel équilibre du monde, il prolonge par cette optique ce que nous ont enseigné les anciens, à savoir qu’une œuvre parfaite pouvait offrir un équilibre de stabilité dans tous les sens. Rappelez-vous l’étonnement de KANDINSKY lorsqu’il a découvert une nouvelle qualité à l’une de ses toiles alors figurative, posée à même le sol de son atelier, mais à l’envers. Esthétiquement plus belle que dans la position de sa réalisation.

Née d’un nouveau regard, la peinture abstraite allait se révéler au monde des arts.

S’exprimer par la différence, en plus de dominer son sujet, Michel OLIVIER prend non pas seulement du recul, mais aussi de la hauteur.

Une certaine présence vie vue du haut. Vision jusqu’alors… inconnue.

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Michel DE CASO

Vous serez étonnés de trouver en Michel DE CASO plus qu’un peintre. Comme certains de ses prédécesseurs, n’est-il pas devenu un Créateur d’espace ? Il invite le spectateur sensible à être l’un des acteurs essentiel au mouvement de son œuvre. C’est dans cette optique, en précurseur, qu’il crée la Rectoversion. Si les nouveaux Créateurs d’espace nous font entrevoir le devenir de la peinture, tels Daniel BUREN, Gérard GAROUSTE et autres,ne croyez pas que leurs démarches soient dépourvues d’un certain lien avec les œuvres de nos grands maître du passé.

Les grands anonymes des grottes de Lascaux et de Chauvet, plus tard, BRAMANTE et MICHEL ANGE avec la basilique Saint Pierre vers 1503, Mathis GRUNEWALD et son célèbre retable de Colmar peint vers 1510-1515 et Jan Van EYCK avec son non moins célèbre Agneau mystique au centre d’un polyptyque qui, ouvert présente 12 panneaux peints et fermé, 8 autres. Ces tableaux d’autel constitués de différentes parties souvent articulées, que l’on déploie jusqu’à 7 positions sont à n’en pas douter à la genèse de la Rectoversion de Michel DE CASO.

Sortir la peinture de son cadre habituel, hors encadrement et surtout lui donner un autre lieu de présence que celle du mur auquel elle à toujours, ou presque, été destinée. Lui donner un rôle participatif dans son lieu d’exposition, que l’on puisse tourner autour, découvrir ses deux faces peintes, recto et verso. Donner un répondant aux sujets choisis par l’auteur, créer cette symbiose entre recto et verso afin que vous, spectateur, entriez dans la peinture et allier jusqu’à cet appel du peintre qui se matérialise par une forme évidée pour vous aider à mieux traverser l’œuvre.

Ne plus être devant le tableau mais, être dans la peinture, cette invitation avait déjà été faite par Gérard GAROUSTE avec Ellipse cette tente tel un kaléidoscope où nous entrions à l’intérieur, tente peinte sur toutes ses faces, intérieures et extérieures puis, nous offrant par de petits trous percés, des échappatoires sur les lieux environnants, eux aussi, intérieurs et extérieurs.

Oui, avec ces Créateurs d’espace la peinture est en DEVENIR, si tout a été dit, tout est à formuler autrement.

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Michel OLIVIER et Michel DE CASO seront à la galerie Paul SIBRA à Castelnaudary les prochains invités de l’Association Les ArtistesPeintres du Lauragais dans le cadre de leurs expositions RENCONTRE. Suite au vernissage qui aura lieu le samedi 8 décembre à 15 heures, vers 17 heures, Michel DE CASO fera sa conférence sur la RECTOVERSION


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Extrait de la conférence de Jean-Claude HUYGHE, "Lauragais : les peintres au présent" , BAZIEGE, 10 novembre 2007.

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