La page rectoversée  n°19

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citations Max Planck, Albert Einstein

remarque :
Une deuxième édition de "Rectoversion et Physique quantique", a été éditée en 2007.

Rectoversion et Physique Quantique", par Michel De Caso
82 pages, format 22,5x14cm, 2° édtion complétée et augmentée.
Maison d'édition Lelivredart, Paris, 2007.
ISBN: 978-2-35532-003-3
ISSN : 1778-6630
prix de vente : 19€ (frais d'envoi en sus)
pour acheter cet ouvrage, contactez-nous.

Le dossier ci-dessous reprend un extrait de la première édition parue en 2003.

***

Cette étude se donne pour objet de provoquer le questionnement autour des étonnantes correspondances qui peuvent exister entre les visions rectoversée et quantique et, tout spécialement, celles de Stéphane Lupasco et Basarab Nicolescu.

 

Rectoversion & Physique Quantique

Il est conseillé de lire l'étude "Rectoversion & Physique Quantique" dans l'ordre des titres soit " la page rectoversée " n° 19, puis n° 20,

PLAN DU DOSSIER "RECTOVERSION & PHYSIQUE QUANTIQUE"
I "la page rectoversée" n°19
Science et métaphysique
Introduction à la Physique Quantique
Stéphane Lupasco & Basarab Nicolescu
Tiers inclus et Rectoversion
II "la page rectoversée" n°20
Rectoversion et synthèse hégélienne
Les étonnantes correspondances
Peinture monoface et Physique Classique
Peinture biface et Physique Quantique
Peinture triface et Tiers Inclus
Triades rectoversées et luspaciennes
Epilogue


 

Rectoversion & Physique Quantique

I


Science et métaphysique
Introduction à la Physique Quantique
Stéphane Lupasco & Basarab Nicolescu
Tiers Inclus et Rectoversion

 

Science et Métaphysique

Ces dernières années, on peut constater que certains scientifiques n'hésitent plus à se poser des questions métaphysiques. Cela correspond sans doute à la quête du sens qui marque notre époque. J'ai abordé ce positionnement de la science par rapport à la métaphysique dans le livre "Rectoversion, l'issue":

« ...(...)...Nous gravissons un sommet déjà occupé, telle est la remarque inattendue formulée par un astrophysicien contemporain qui tente de braver l'interdiction pour les scientifiques de faire de la métaphysique. On aurait aimé que ce scientifique ait le temps de dire que cette interdiction ne date que du XIX° siècle puisque jusqu'au XVIII°siècle, on distinguait la philosophie naturelle s'occupant des choses de la nature (la physique, la biologie, l'astronomie...) et la philosophie morale qui étudiait la nature, la pensée et le destin de l'homme ainsi que tout ce qui touchait aux principes supérieurs comme Dieu et l'âme (la métaphysique ou philosophie première).

C'est au XIX° siècle que la philosophie naturelle devient la science - telle qu'on la connaît aujourd'hui - tandis que la philosophie morale éclate en plusieurs spécialités dont la métaphysique au même titre que la morale ou la logique. Concrètement, cela revient à dire que si un scientifique veut être pris au sérieux, il ne doit surtout pas se hasarder dans le domaine de la métaphysique.

Les spécialistes des XIX° et XX° siècles ont remplacé les penseurs polyvalents des siècles précédents. Cette ligne de démarcation infranchissable entre la physique et la métaphysique n'existe finalement que depuis peu de temps au regard de l'histoire de la pensée, ce qui minore sa portée temporelle. Si l'on admet en outre qu'elle est la marque exclusive de la pensée occidentale, sa propension spatiale qui se veut universelle se voit singulièrement réduite...(...)...Au niveau des mentalités générales, il est un fait indéniable que la durée de la science est singulièrement exagérée quand ce n'est pas le scientisme qui se substitue à la science. Il est coutumier d'attendre de la science qu'elle apporte des réponses à des questions métaphysiques bien que le premier scientifique sérieux sait parfaitement que ce n'est pas son rôle, conformément à ce qu'il a appris.

Elle décrit de mieux en mieux le "comment" des phénomènes mais ne saurait en aucun cas répondre au "pourquoi". Même si un jour les scientifiques parviennent à expliquer sous forme d'équations mathématiques l'origine de l'Univers, il ne leur sera pas possible d'expliquer pourquoi il y a eu plutôt cela que rien. Cette impossibilité métaphysique est le b.a.-ba de tout scientifique honnête...(...)...»
("Rectoversion, l'issue", Michel De Caso,Ed.ADAP, 2001, p. 347-349)

Ce rapport science/métaphysique étant posé, il faut reconnaître que, parmi les scientifiques, ceux qui sont le plus à même de poser des questions métaphysiques sont les physiciens quantiques. Ainsi, peut-on rappeler brièvement cette expérience effectuée par des physiciens du groupe de physique appliquée de l'Université de Genève et du Centre de philosophie quantique de Zurich qui a démontré que le temps ne se comporte pas de la même façon dans le monde quantique (microscopique) que dans notre monde (macroscopique).
...(...)...

 

Introduction à la Physique Quantique

La signification littérale de "physique quantique" est "physique des quantas", "quanta" étant le pluriel latin de quantum qui signifie "quantité". C'est en décembre 1900 que ce nouveau mot apparaît dans un mémoire de l'Allemand Max Planck qu'il présente à l'Académie des Sciences de Prusse. Planck met en avant que les échanges d'énergie entre la lumière et la matière ne peuvent se réaliser que sous la forme de paquets discontinus, dénommés les quantas. La loi ancienne de la continuité, essentielle dans la physique classique, se voit ainsi remise en cause.

Pour aborder la physique quantique de façon non spécialisée, voici un extrait de l'excellent ouvrage "Le Trésor", écrit sous la direction de Michel Serres et Nayla Farouki.

Physique quantique

« La théorie quantique est utilisée par les physiciens pour rendre compte des phénomènes qui ont cours à l'échelle microscopique. Ces phénomènes mettent en jeu des atomes ou des particules comme les protons, les neutrons, les électrons ou encore les photons, qui sont les grains de lumière. Ces objets ne sont visibles ni à l'œil nu, ni à la loupe, ni même au microscope. Il aura fallu attendre le XX° siècle pour les découvrir.»

« La physique quantique a été l'outil essentiel des progrès de la physique de 1920 à nos jours dans pratiquement tous les domaines : physique du solide, physique atomique, physique statistique, physique nucléaire, physique des particules...Son élaboration a commencé après que les physiciens eurent découvert, au début du XX° siècle, que les lois ordinaires de la physique ne rendaient pas compte du comportement des atomes. Par exemple, ces lois ne permettaient pas de comprendre ne serait-ce que la stabilité des atomes, ni le mécanisme par lequel ceux-ci émettaient de la lumière. Il apparut aussi que les électrons, censés tourner autour du noyau de l'atome un peu comme les planètes tournent autour du Soleil, n'ont pas de trajectoire bien définies. Ils semblent délocalisés dans l'espace, sauf lorsque l'on fait en sorte de mesurer leur position!...»

...(...)...

« A ce jour, aucune expérience n'est venue démentir ces prédictions, aussi étranges soient-elles. La physique quantique utilisant des concepts qui n'ont pas toujours de contrepartie dans la vie courante, il ne faut pas s'étonner si certaines de ses prédictions heurtent si violemment le sens commun. Albert Einstein, pour ne citer que lui, n'a jamais accepté certaines de ses conséquences, en particulier le fait qu'elle ne permet de calculer que des probabilités.»

Une profonde remise en cause des lois classiques

« La remise en cause la plus importante à laquelle oblige la physique quantique concerne la manière de représenter les objets physiques et leurs propriétés. L'ancienne physique, dite classique, distingue deux sortes d'entités fondamentales: les corpuscules, qui sont des sortes de billes microscopiques, et les ondes, qui se propagent dans l'espace un peu comme le mouvement d'une vague sur la mer. La physique quantique ne retient pas cette classification pourtant bien commode. Les objets qu'elle considère ne sont ni des corpuscules ni des ondes, mais "autre chose"..»...(...)...

(" Le Trésor, Dictionnaire des Sciences ", sous la direction de Michel Serres et Nayla Farouki, Ed.Flammarion, 1997, p.719-720.)

Cette introduction étant faite, je peux préciser maintenant que les premières convergences entre les visions quantique et rectoversée tiennent d'abord en leur proclamation commune de la non-irréductibilité de leurs deux termes privilégiés de recherche, à savoir : le corpuscule et l'onde pour la Physique Quantique, le recto et le verso pour la Rectoversion.

A partir de cette non-irréductibilité des deux termes, le physicien et philosophe Stéphane Lupasco a introduit un troisième terme dans la proposition initiale binaire. Il appelle cela le Principe du Tiers Inclus, en référence au Principe classique du Tiers Exclu. Sans connaître l'œuvre de Lupasco et dans mon domaine des arts plastiques, j'ai abouti en 1991 à la même proposition lorsque j'ai introduit dans l'antagonisme du recto et du verso un troisième élément, la percée, que j'ai nommé "l'issue" ou "troisième face", d'où le nom de peinture "triface" donnée à la peinture rectoversée.

 

Stéphane Lupasco
&
Basarab Nicolescu

 

Le Tiers Inclus chez Stéphane Lupasco

Pour ceux qui ne connaissent pas Stéphane Lupasco (1900-1988), il est considéré comme le premier philosophe à avoir une vision du monde qui tient compte des données de la physique quantique. Il a écrit une quinzaine d'ouvrages dont le plus connu est Les Trois Matières (1960). Voici quelques extraits de son livre, L'énergie et la matière psychique, Edition Le Rocher, 1987, - première édition parue en 1974 chez Julliard - )

...(...)...

« L'observation des faits vient de nous montrer qu'il existe un X, un quid, qu'on appelle l'énergie, qui n'est qu'une notion empirique et commode pour rassembler le caractère dynamique dont ils sont porteurs. La dynamique de ces faits constitue un comportement impliquant un antagonisme, qui se manifeste notamment par un phénomène d'attraction et un phénomène de répulsion - ou d'association et de dissociation - simultanés. D'autre part, ces faits énergétiques, ces comportements dynamiques témoignent d'une propriété d'homogénéisation et d'une propriété d'hétérogénéisation contradictoires. Je dis contradictoires, car elles coexistent dans la même énergie...»
(Ibidem, p.65)

« Ainsi, une causalité d'antagonisme, comme je l'ai appelée dans mes travaux, apparaît inhérente à tout phénomène énergétique, c'est-à-dire à n'importe quel fait. Rien ne se passe dans le monde, comme on l'a vu, sans le passage d'un dynamisme, d'un système dynamique, d'un système de système, d'un état de potentialité à un état d'actualisation, mais rien ne se passe davantage dans le monde sans le passage, par là même, d'un dynamisme, d'un système dynamique, d'un système de système antagoniste, d'un état d'actualisation à un état de potentialisation. Il y a ainsi toujours deux ordres antagonistes qui agissent l'un sur l'autre, l'un potentialisant l'autre par son actualisation...(...)...N'importe quel fait, dans sa constitution dynamique, ne demeure pas ou ne se réalise pas tout seul dans l'univers...»
(Ibidem, p.72)
...(...)...
Stéphane Lupasco

Lupasco par Basarab Nicolescu

Un livre récent a été consacré à Lupasco, écrit sous la direction de Horia Badescu et Basarab Nicolescu. Il s'agit de "Stéphane Lupasco", L'homme et l'œuvre, Edition Du Rocher, Collection Transdisciplinarité, 1999. Dans ce livre, Basarab Nicolescu propose un long texte intitulé "Le tiers inclus, de la Physique quantique à l'ontologie". J'ai découvert très récemment ce texte avec un profond étonnement car, que ce soit lorsqu'il développe la philosophie de Lupasco et le Principe du Tiers Inclus ou lorsqu'il explique sa propre notion de "Niveaux de Réalité", Nicolescu rejoint souvent la pensée rectoversée. Le mieux est de vous citer quelques exemples de son texte tout en vous précisant que ce texte est accessible sur le web : lire le texte complet.

Voici ce qu'écrit Nicolescu au sujet du Principe du Tiers Inclus de Lupasco :

« Le fameux état T ("T" du "Tiers inclus") fait son apparition à la page 10 du Principe d'antagonisme. Il est défini comme un état "ni actuel ni potentiel". Le mot "état" fait référence aux trois principes lupasciens - l'actualisation A, la potentialisation P et le tiers inclus T - sous-jacents au "principe d'antagonisme". Sur le plan formel, e et non-e ont ainsi trois indices : A, P, et T, ce qui permet à Lupasco de définir ses "conjonctions contradictionnelles" ou quanta logiques, faisant intervenir six termes logiques indexés : l'actualisation de e est associée à la potentialisation de non-e, l'actualisation de non-e est associée à la potentialisation de e et le tiers inclus de e est, en même temps, le tiers inclus de non-e. Cette dernière conjonction montre la situation particulière du tiers inclus. Ce tiers est un tiers unificateur : il unifie e et non-e. Nous verrons plus loin le sens profond de cette unification non-fusionnelle qu'il est impossible de comprendre sans faire appel à la notion de "niveaux de Réalité". »
(Basarab Nicolescu, "Stéphane Lupasco", L'homme et l'œuvre, p.116-117)

...(...)...

« Le scandale intellectuel provoqué par la mécanique quantique consiste dans le fait que les couples de contradictoires qu'elle a mis en évidence sont effectivement mutuellement contradictoires quand ils sont analysés à travers la grille de lecture de la logique classique. Cette logique est fondée sur trois axiomes :
1. L'axiome d'identité : A est A.
2. L'axiome de non-contradiction : A n'est pas non-A.
3. L'axiome du tiers exclu : il n'existe pas un troisième terme T (T de "tiers inclus") qui est à la fois A et non-A

(Ibidem, p.127)

Les niveaux de Réalité

Dans le même texte, Nicolescu présente sa notion des niveaux de Réalité qui est indissociable de celle du Principe lupascien du Tiers Inclus :

...(...)...

« Il faut entendre par niveau de Réalité un ensemble de système invariant à l'action d'un nombre de lois générales : par exemple, les entités quantiques soumises aux lois quantiques, lesquelles sont en rupture radicale avec les lois du monde macrophysique. C'est dire que deux niveaux de Réalité sont différents si, en passant de l'un à l'autre, il y a rupture des concepts fondamentaux (comme par exemple, la causalité)...(...)...La discontinuité qui s'est manifestée dans le monde quantique se manifeste aussi dans la structure des niveaux de Réalité. Cela n'empêche pas les deux mondes de coexister. La preuve : notre propre existence. Nos corps sont à la fois une structure macrophysique et une structure quantique...»
(Ibidem, p.126)

« Ce fut le mérite historique de Lupasco d'avoir montré que la logique du tiers inclus est une véritable logique, formalisable et formalisée, multivalente (à trois valeurs : A, non-A et T) et non-contradictoire. Lupasco avait eu raison trop tôt. L'absence de la notion de "niveaux de Réalité" dans sa philosophie en obscurcissait le contenu. Beaucoup ont cru que la logique de Lupasco violait le principe de non-contradiction - d'où le nom, un peu malheureux, de "logique de la contradiction" - et qu'elle comportait le risque de glissements sémantiques sans fin. De plus, la peur viscérale d'introduire la notion de "tiers inclus", avec ses résonances magiques, n'a fait qu'augmenter la méfiance à l'égard d'une telle logique. La compréhension de l'axiome du tiers inclus - il existe un troisième terme T qui est à la fois A et non-A - s'éclaire complètement lorsque la notion de "niveaux de réalité" est introduite...»
(Ibidem, p.128-129)
Basarab Nicolescu, Physicien théoricien au CNRS, Président du CIRET

 

Tiers Inclus et Rectoversion

Les différents données que l'on vient d'examiner peuvent déjà nous permettre d'entrevoir les correspondances qui vont exister entre la Rectoversion et la Physique Quantique telle qu'elle est proposée par Lupasco et Nicolescu. Un premier point commun concerne donc la remise en cause du principe classique du Tiers Exclu. Dans le domaine de la Logique, on sait que le principe du Tiers Exclu, qui s'appelle aussi principe du milieu exclu, doit son origine à Aristote : « Il n'est pas possible...(...)...qu'il y ait aucun intermédiaire entre des énoncés contradictoires : il faut nécessairement ou affirmer, ou nier un seul prédicat, quel qu'il soit, d'un seul sujet » (Aristote, La Métaphysique).
...(...)....
Chez Aristote, en plus de ce Principe du Tiers Exclu, on retrouve aussi le principe de non-contradiction : « Il est impossible que le même attribut appartienne et n'appartienne pas en même temps au sujet et sous le même rapport (Aristote, La Métaphysique), ainsi que le principe d'identité : « Se demander pourquoi une chose est elle-même, c'est enquêter dans le vide parce que l'existence d'une chose doit être claire. Ainsi, le fait qu'une chose est elle-même est la seule réponse et la seule cause dans tous les cas...»(Ibidem).
Mais c'est surtout le principe du tiers exclu que la logique lupascienne comme la Rectoversion remettent en cause. En effet, pour ce qui concerne la Rectoversion proprement dite, dans l'opposition du recto et du verso, si le recto peut être considéré comme le premier terme et le verso le second, la percée est bien un troisième terme. Or, le principe du tiers exclu, comme son nom l'indique, stipule qu'il n'est pas nécessaire de faire intervenir un troisième élément dans une relation d'opposition de deux termes. Dit d'une autre façon, le principe du tiers exclu sous-entend une relation contradictoire à deux termes, c'est-à-dire binaire, tandis que la Rectoversion propose une relation de trois termes, c'est-à-dire ternaire.
...(...)...

© Michel De Caso, janvier-février 2003

 

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citations Max Planck, Albert Einstein

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remarque :
Je rappelle que « la page rectoversée » est la chronique multimédia régulière du site www.rectoversion.com. A ce titre, elle n'exprime que mes propres points de vue et centres d'intérêts. Ceux-ci, comme la totalité du site www.rectoversion.com, n'engagent en rien les membres du mouvement créé en mars 2002, « rectoversion, an 10 de l'an 10.000 ».

Michel De Caso, webmaster du site www.rectoversion.com

Il est précisé que les textes et images du site www.rectoversion.com ne peuvent être reproduits sans l'autorisation écrite préalable de Michel De Caso et de l'A.D.A.P. et ce, pour tous les pays.

 

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LA PAGE RECTOVERSÉE N°19 - Janvier 2003
RECTOVERSION ET PHYSIQUE QUANTIQUE I.
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