RECTOVERSION, AN 10 DE L'AN 10.000

LE JOURNAL

numéro 5 - février 2005

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Michel De Caso
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ar Christian Germak *
(I)

- - - N°408 du 23 Déc. 2004 - ARTS GAZETTE INTERNATIONAL - - -

« Michel De Caso, né en 1956 est un peintre, que nous croyons encore jeune d’esprit et qui ne manque pas d’intérêt si nous nous fions aux toiles qui figurent sur son site Internet que nous avons visité. Cependant deux points de vue se dégagent de cette rencontre, l’un positif que je viens d’indiquer et que nous allons développer, l’autre absolument négatif et qui vous agresse dès l’ouverture de ses pages.

Pour ne pas finir sur cette dernière impression, commençons par elle.

Tout d’abord Michel De Caso nous dit avoir inventé une nouvelle dimension de la peinture. C’est sans doute vrai pour une part seulement, car dans la peinture à l’huile par la migration des pigments, certes peints sur une même face, une patine se créait qui aboutissait elle aussi à une fusion de deux surfaces peintes. Quant à une toile peinte sur ses deux faces la chose n’est pas nouvelle. Ce qui est relativement nouveau c’est deux interprétations du même sujet sur les deux faces. Je dis relativement car je dois avoir des dessins sur papier réalisés dans les années 1930 et qui répondent à ce critère.

D’autre part je suis toujours personnellement très choqué lorsqu’un artiste fait protéger une idée, fût-elle technique. Ceci d’autant plus que lui-même bénéficie de nombreuses recherches antérieures. Michel De Caso nous dit d’ailleurs avoir vécu dans l’ombre de Jean Cocteau à Milly, et dont on sent l’écho dans certaines de ses toiles. Il dit aussi avoir été inspiré de la forêt de Fontainebleau, soit, mais il hérite donc de tout un passé qui ne lui est pas propre. Cette démarche, replié sur lui-même, risque d’ailleurs de lui être nuisible, car sa technique sera boudée par les autres peintres ce qui fait qu’il se retrouvera seul, terriblement isolé, au lieu de faire école.

De même Michel De Caso annonce d’entrée de jeu qu’il a fait protéger par l’ADAGP ses droits de reproduction. C’est parfait ! Mais il faut qu’il sache qu’en salle de rédaction nous rejetons toutes les oeuvres ou tous les peintres dits « à histoires ». Nous refusons d’avoir à demander des autorisations pour exercer notre profession de critique d’art, la Liberté étant la première condition d’un journaliste intègre et dont l’opinion prendra une valeur. D’autant plus qu’une fois l’artiste en vue, les familles de ces artistes par la suite osent nous demander des droits de reproduction dont chaque cliché représente jusqu'à plus de cent fois le salaire du journaliste qui a mis en montre l’artiste. Il faut que Michel de Caso sache que contrairement à cet organisme purement financier, qui a été jusqu'à percevoir des droits sur l’enseignement des arts français et européens dans les écoles, et ceci jusqu’en Corée du Sud, son intérêt personnel est d’être connu, de vendre, et non de percevoir des droits qui sont un frein des plus puissants à la diffusion de son oeuvre.

Et ce point de vue n’est pas égoïste, puisque moi-même pour des raisons morales, j’ai préféré diffuser et décrire dans l’Echo Touristique les éléments et principes du système d’enregistrement en vol, dénommé par la suite « Boite noire », plutôt que de vivre en restreignant la diffusion d’une idée, même si celle-ci prend le qualificatif d’invention. Autre exemple également inventé par moi pour servir l’humanité, celui appliqué pour le répondeur téléphonique. Une idée et une technique diffusées à la Maison de la Chimie lors d’un congrès de la SNCF pour les agences de voyages. De même pour le concept « à la carte » jusqu’à la sortie par moi des Voyages : Maroc à la carte, puis Grèce à la Carte dans les années 59-60. Le principe de liberté de la Carte étant utilisé jusque là par les seuls restaurants. Mais revenons à Michel de Caso.

Enfin en matière d’Art, seul le résultat compte et la technique n’est qu’illusion si l’artiste ne possède pas en lui les éléments nécessaires. S’il les possède la protection est inutile, car c’est lui le meilleur. S’il ne les possède pas il n’a pas le droit moral de priver l’humanité de ce qu’un autre, qui lui serait supérieur, pourrait faire de son idée.

Mais nous en arrivons à la partie la plus positive. Dans son genre Michel De Caso n’est pas un mauvais peintre. Ses toiles sont travaillées en matière, les couleurs sont équilibrées et la composition est bonne, car les formes s’adaptent et tiennent compte des nuances, tout en servant le sujet que Michel de Caso veut mettre en exergue. De plus ses sujets, très souvent symboliques, sont bien intéressants, pensés et trouvent une évolution sur l’autre face. Le tout devient ainsi un sujet de méditation spirituelle ; et il est d’autant plus regrettable et je dirais même anormal que l’auteur qui exprime ici des idées inspirées par tout un passé, dans lequel intervient celui des autres, refuse la diffusion de ce qui est devenu sa conclusion, donc la notre, et c’est pourquoi cet article ne sera pas illustré.»

© Christain Germak

Michel De Caso du 23 Décembre 2004 au 3 Janvier 2005, Galerie Artitude 4 avenue Paul Déroulède 75015 Paris.

* Article paru dans la revue culturelle et artistique "Arts Gazette International" n° 408, 23 décembre 2004.
www.artsgazette.com/
(ce texte est ici uniquement pour "faire débat" et en aucun cas dans un but promotionnel)

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