RECTOVERSION, AN 10 DE L'AN 10.000

LE JOURNAL

numéro 5 - février 2005

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Art contemporain,
chroniques ordinaires (I)

Le dogmatisme démocratique, abordé dans l'éditorial, interdit non seulement toute critique en profondeur de la démocratie mais encore toute critique de son allié privilégié, l'art contemporain. Il faut pourtant savoir que le Ministère de la Culture et le Ministère de l'Education appliquent la même politique consistant à préparer nos jeunes têtes à comprendre et surtout à aimer l'art contemporain officiel. En fait, dans les commmissions décisionnaires, il s'avère que non seulement, la méthode de pensée est la même mais aussi, et cela est occulté, ce sont souvent les mêmes individus qui portent la double casquette Education/Culture. Dans ces "chroniques ordinaires", je vous propose donc des critiques constructives de cette idéologie avec tout d'abord un extrait d'un article du Monde qui relate un jugement condamnant une artiste néerlandaise pour corruption de mineurs de moins de quinze ans. Puis, dans la page suivante de ces "chroniques ordinaires", vous pourrez lire un extrait de la revue Artension sur la "morbidité" en art contemporain.

La question que l'on peut se poser est celle-ci : faut-il parler des œuvres contemporaines salaces et/ou morbides ? Dans mon livre "Rectoversion, l'issue", j'ai étudié à plusieurs reprises de telles œuvres, dans un but critique. J'avais décidé de ne citer le nom de leur auteur que lorsque celui-ci était passé à la postérité. Dans le cas contraire, il m'avait semblé légitime de ne pas citer leur nom puisque la motivation essentielle qui pousse de tels "artistes" est justement de faire en sorte que l'on parle d'eux, en bien ou en mal, peu importe. Il s'agit tout simplement de marketing médiatique.

Aussi, il serait bien naïf d'aller dans leur sens et de les aider dans leur promotion d'autant plus que les décisionnaires de l'art contemporain académique leur accordent une oreille bien plus attentive qu'à d'autres propositions contemporaines, moins provocatrice dans le court terme mais porteuse de sens comme la Rectoversion (il est vrai que si la Rectoversion avait été divulguée sous un angle salace, il en serait tout autrement). Ici, dans ces "chroniques ordinaires", j'appliquerai le même principe et vous trouverez donc des pointillés à la place des noms de ces artistes en mal de publicité. Toutefois, si pour une raison quelconque, vous devez connaître leurs noms, vous pourrez les trouver facilement puisque j'indique clairement les adresses web et l'origine des textes choisis.
MDC

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extrait de l'article de Marie-Pierre Subtil du Journal Le Monde *


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« Une artiste est jugée pour avoir photographié des enfants de façon "lascive ou obscène"»

« Condamnée à huit mois de prison ferme en première instance, la peintre néerlandaise ......... comparaissait, le 5 janvier, devant la cour d'appel de Riom. Son ex-mari est aussi mis en cause pour avoir téléchargé des images pédophiles...(...)...

« Aux Pays-Bas, .......... est une artiste connue. Ses peintures sont régulièrement exposées dans les grands musées nationaux, elles l'ont été à New-York et à Paris. A Riom (Puy-de-Dome), la même ......... , petite femme brune de 40 ans, comparaissait aux côtés de son ex-mari, ......... , mercredi 5 janvier, devant la cour d'appel, espérant que la justice française reviendrait sur sa décision de les condamner à huit mois de prison ferme pour corruption de mineurs de moins de quinze ans.

A la naissance de son premier fils, Remus, en 1994, ......... avait pris l'habitude de photographier des enfants nus. Avec le consentement des parents, elle "mitraillait", pendant leurs jeux, ses deux fils, les enfants de sa belle-sœur, ceux d'amis. Elle projetait ces diapositives sur une toile puis peignait librement. Ce procédé a donné lieu à un album ...... , où elle montre peintures et photos, et à une exposition à Amsterdam, où des œuvres ont atteint 16 000 euros. En l'an 2000, ......... s'installe, avec son compagnon et ses deux fils, dans un petit château en Auvergne. En juin, elle dépose six films de diapositives à faire développer, chez un photographe de Lapalisse (Allier). Lorsque son compagnon vient récupérer les clichés, les gendarmes l'attendent.

Le photographe de Lapalisse, "selon l'usage de la profession", précise le procès-verbal, a prévenu la gendarmerie du caractère "anormal" des clichés. Les six pellicules représentent des enfants nus, dans des positions que la justice jugera, en première instance, "provoquées, suggestives, lascives ou obscènes".

Commence une longue procédure. L'ordinateur de ......... fera l'objet d'une perquisition. Les experts découvriront, plus tard, que des fichiers ont été effacés, qui comportaient "des images ouvertement pédophiles et pornographiques". Deux ans après avoir déposé ses films chez le photographe, ......... et celui qui est devenu ensuite son mari sont mis en examen. Ils retournent aux Pays-Bas, où ils vivent aujourd'hui séparés.

En août 2004, le tribunal de grande instance de Cusset (Allier) a condamné ......... et ......... à huit mois de prison ferme et à 5 000 euros d'amende. L'artiste a été reconnue coupable de corruption de mineur de moins de 15 ans, son ex-mari de recel de photographies pornographiques de mineurs et de complicité de corruption de mineurs. Une expertise conclut que les prévenus sont "indemnes de toute maladie psychopate". Mais ces photos, a jugé le tribunal, ne pouvaient "qu'inciter (les enfants) à l'immoralité". Les juges évoquent alors "des expérimentations relevant plus d'un dysfonctionnement interne que d'une esthétique sublimée".

"On est dans le trouble"

La cour d'appel de Riom s'est montrée d'emblée moins sévère. Pour le substitut général, François Maury, "quand on regarde le livre qui est considéré comme un livre d'art, on n'est absolument pas dans le pornographique et l'obscène, mais on est en revanche dans le trouble". Et de requérir le maintien des peines d'emprisonnement, mais en les assortissant de sursis...(...)...

Quant à son ex-femme, elle n'en revient pas. Il est vrai que nombreux sont les photographes et artistes, de renom, ........., qui ont exposé ou publié des photos similaires à celles de .......... . Avant sa visite chez le photographe de Lapalisse, cette dernière avait déjà fait développer 8 000 diapositives d'enfants nus aux Pays-Bas. "Quand j'ai déposé les pellicules, je n'ai pas imaginé une seconde que ça pourrait poser un problème, dit-elle aujourd'hui, je n'ai jamais eu de mauvaises intentions et je suis profondément choquée des conséquences qu'ont eues ces procédures" - son fils, alors âgé de 6 ans et non francophone, a dû prêter serment devant les gendarmes. Aujourd'hui, elle ne le photographie ainsi que d'autres enfants qui lui servent de modèles, qu'en faisant des portraits du visage.

Dans son plaidoyer, son avocate, Jacoba de Jongh-Dunand, note que les Néerlandais ont "un rapport très différent des cultures latines avec la nudité des enfants". La préface de ......., le livre fruit du travail sur les photos d'enfants nus, écrite par le critique d'art américain Dan Cameron, commence, par cette phrase : "Lorsqu'il s'engage dans des portraits d'enfants, l'artiste emprunte, en termes purement iconographiques, l'une des voies les plus dangereuses et les plus minées qui soient." L'arrêt sera rendu le 2 février. »

© Marie-Pierre Subtil

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* Cet article est extrait d'un aticle paru dans l'édition du 7 janvier 2005 du Journal Le Monde.
Accessible sur le site du Monde : http://www.lemonde.fr/
Accès direct à l'article complet : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3246,36-393181,0.html

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