Le
dogmatisme démocratique, abordé dans l'éditorial,
interdit non seulement toute critique en profondeur de la démocratie
mais encore toute critique de son allié privilégié,
l'art contemporain. Il faut pourtant savoir que le Ministère
de la Culture et le Ministère de l'Education appliquent la
même politique consistant à préparer nos jeunes
têtes à comprendre et surtout à aimer l'art
contemporain officiel. En fait, dans les commmissions décisionnaires,
il s'avère que non seulement, la méthode de pensée
est la même mais aussi, et cela est occulté, ce sont
souvent les mêmes individus qui portent la double casquette
Education/Culture. Dans
ces "chroniques ordinaires", je vous propose donc des
critiques constructives de cette idéologie avec tout d'abord
un extrait d'un article du Monde qui relate un jugement condamnant
une artiste néerlandaise pour corruption de mineurs de moins
de quinze ans. Puis, dans la page suivante de ces "chroniques
ordinaires", vous pourrez lire un extrait de la revue Artension
sur la "morbidité" en art contemporain.
La
question que l'on peut se poser est celle-ci : faut-il parler des
uvres contemporaines salaces et/ou morbides ? Dans mon livre
"Rectoversion, l'issue", j'ai étudié à
plusieurs reprises de telles uvres, dans un but critique.
J'avais décidé de ne citer le nom de leur auteur que
lorsque celui-ci était passé à la postérité.
Dans le cas contraire, il m'avait semblé légitime
de ne pas citer leur nom puisque la motivation essentielle qui pousse
de tels "artistes" est justement de faire en sorte que
l'on parle d'eux, en bien ou en mal, peu importe. Il
s'agit tout simplement de marketing médiatique.
Aussi,
il serait bien naïf d'aller dans leur sens et de les aider
dans leur promotion d'autant plus que les décisionnaires
de l'art contemporain académique leur accordent une oreille
bien plus attentive qu'à d'autres propositions contemporaines,
moins provocatrice dans le court terme mais porteuse de sens comme
la Rectoversion (il est vrai que si la Rectoversion avait été
divulguée sous un angle salace, il en serait tout autrement).
Ici,
dans ces "chroniques ordinaires", j'appliquerai le même
principe et vous trouverez donc des pointillés à la
place des noms de ces artistes en mal de publicité. Toutefois,
si pour une raison quelconque, vous devez connaître leurs
noms, vous pourrez les trouver facilement puisque j'indique clairement
les adresses web et l'origine des textes choisis.
MDC
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extrait de l'article de Marie-Pierre Subtil du Journal
Le Monde *
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« Une artiste est jugée
pour avoir photographié des enfants de façon "lascive
ou obscène"»
«
Condamnée à huit mois de prison ferme en première
instance, la peintre néerlandaise ......... comparaissait,
le 5 janvier, devant la cour d'appel de Riom. Son ex-mari est aussi
mis en cause pour avoir téléchargé des images
pédophiles...(...)...
«
Aux Pays-Bas, .......... est une artiste connue. Ses peintures sont
régulièrement exposées dans les grands musées
nationaux, elles l'ont été à New-York et à
Paris. A Riom (Puy-de-Dome), la même ......... , petite femme
brune de 40 ans, comparaissait aux côtés de son ex-mari,
......... , mercredi 5 janvier, devant la cour d'appel, espérant
que la justice française reviendrait sur sa décision
de les condamner à huit mois de prison ferme pour corruption
de mineurs de moins de quinze ans.
A
la naissance de son premier fils, Remus, en 1994, ......... avait
pris l'habitude de photographier des enfants nus. Avec le consentement
des parents, elle "mitraillait", pendant leurs jeux, ses
deux fils, les enfants de sa belle-sur, ceux d'amis. Elle
projetait ces diapositives sur une toile puis peignait librement.
Ce procédé a donné lieu à un album ......
, où elle montre peintures et photos, et à une exposition
à Amsterdam, où des uvres ont atteint 16 000
euros. En
l'an 2000, ......... s'installe, avec son compagnon et ses deux
fils, dans un petit château en Auvergne. En juin, elle dépose
six films de diapositives à faire développer, chez
un photographe de Lapalisse (Allier). Lorsque son compagnon vient
récupérer les clichés, les gendarmes l'attendent.
Le
photographe de Lapalisse, "selon l'usage de la profession",
précise le procès-verbal, a prévenu la gendarmerie
du caractère "anormal" des clichés. Les
six pellicules représentent des enfants nus, dans des positions
que la justice jugera, en première instance, "provoquées,
suggestives, lascives ou obscènes".
Commence
une longue procédure. L'ordinateur de ......... fera l'objet
d'une perquisition. Les experts découvriront, plus tard,
que des fichiers ont été effacés, qui comportaient
"des images ouvertement pédophiles et pornographiques".
Deux ans après avoir déposé ses films chez
le photographe, ......... et celui qui est devenu ensuite son mari
sont mis en examen. Ils retournent aux Pays-Bas, où ils vivent
aujourd'hui séparés.
En
août 2004, le tribunal de grande instance de Cusset (Allier)
a condamné ......... et ......... à huit mois de prison
ferme et à 5 000 euros d'amende. L'artiste a été
reconnue coupable de corruption de mineur de moins de 15 ans, son
ex-mari de recel de photographies pornographiques de mineurs et
de complicité de corruption de mineurs. Une expertise conclut
que les prévenus sont "indemnes de toute maladie psychopate".
Mais ces photos, a jugé le tribunal, ne pouvaient "qu'inciter
(les enfants) à l'immoralité". Les juges évoquent
alors "des expérimentations relevant plus d'un dysfonctionnement
interne que d'une esthétique sublimée".
"On
est dans le trouble"
La
cour d'appel de Riom s'est montrée d'emblée moins
sévère. Pour le substitut général, François
Maury, "quand on regarde le livre qui est considéré
comme un livre d'art, on n'est absolument pas dans le pornographique
et l'obscène, mais on est en revanche dans le trouble".
Et de requérir le maintien des peines d'emprisonnement, mais
en les assortissant de sursis...(...)...
Quant
à son ex-femme, elle n'en revient pas. Il est vrai que nombreux
sont les photographes et artistes, de renom, ........., qui ont
exposé ou publié des photos similaires à celles
de .......... . Avant sa visite chez le photographe de Lapalisse,
cette dernière avait déjà fait développer
8 000 diapositives d'enfants nus aux Pays-Bas. "Quand j'ai
déposé les pellicules, je n'ai pas imaginé
une seconde que ça pourrait poser un problème, dit-elle
aujourd'hui, je n'ai jamais eu de mauvaises intentions et je suis
profondément choquée des conséquences qu'ont
eues ces procédures" - son fils, alors âgé
de 6 ans et non francophone, a dû prêter serment devant
les gendarmes. Aujourd'hui, elle ne le photographie ainsi que d'autres
enfants qui lui servent de modèles, qu'en faisant des portraits
du visage.
Dans
son plaidoyer, son avocate, Jacoba de Jongh-Dunand, note que les
Néerlandais ont "un rapport très différent
des cultures latines avec la nudité des enfants". La
préface de ......., le livre fruit du travail sur les photos
d'enfants nus, écrite par le critique d'art américain
Dan Cameron, commence, par cette phrase : "Lorsqu'il s'engage
dans des portraits d'enfants, l'artiste emprunte, en termes purement
iconographiques, l'une des voies les plus dangereuses et les plus
minées qui soient." L'arrêt sera rendu le 2 février.
»
©
Marie-Pierre Subtil
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*
Cet article est extrait d'un aticle paru dans l'édition du
7 janvier 2005 du Journal Le Monde.
Accessible sur le site du Monde : http://www.lemonde.fr/
Accès direct à l'article complet : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3246,36-393181,0.html
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