RECTOVERSION, AN 10 DE L'AN 10.000

LE JOURNAL

numéro 5 - février 2005

précédente - 1 - suivante

Sommaire

p.1 : Editorial.
p.2
: Tsunami meurtrier : optimisme et pessimisme.
p.3 : Michel De Caso par Christian Germak (I)
p.4 : Droit de réponse (II)
p.5 : Droit de réponse (III)
p.6 :
Art contemporain, chroniques ordinaires (I).
p.7 : Art contemporain, chroniques ordinaires (II).
p.8 : Manifestez-vous !


Editorial
par Michel De Caso

Pour ce numéro 5 du Journal, il était difficile de passer sous silence la terrible catastrophe du 26 décembre 2004. Sans reprendre en détails les conséquences de ce Tsunami qui ont été très bien médiatisées, j'ai pensé utile de se questionner sur l'aspect sociologique particulier que l'on a constaté autour de l'aide humanitaire qui a suivi la catastrophe. Vous trouverez cette brève analyse en page 2.

Il est un autre sujet, heureusement bien moins dramatique, celui qui concerne la mise en ligne du Cercle Internet Rectoversion sur des pages réservées. Cet accès protégé est également à rapprocher de l'accès au Forum qui se fait uniquement sur mot de passe. Je crois important ici d'expliquer mon choix d'autant plus que le critique d'art Christian Germak, de la revue Arts Gazette International, m'a reproché d'avoir pris des protections juridiques autour de la divulgation du concept de la Rectoversion. En page 3, 4 et 5, vous trouverez son article en totalité ainsi que le droit de réponse que Christian Germak m'a accordé, droit de réponse qui me permet de lui expliquer en quoi ses reproches sont erronés (1).

Bien sûr, le Cercle et le Forum ne sont pas en accès libre. Ce choix a été pris après une longue réflexion et, surtout, après une série de problèmes due justement à l'ouverture tout azimut sur le web de la Rectoversion (peut-être un jour reviendrai-je dans ces colonnes sur ces événements). De toute façon, il n'est pas du tout impossible que le Forum dans un premier temps, le Cercle dans un second, deviennent publics. Cela sera peut-être envisageable lorsque leurs contenus seront suffisamment conséquents pour que toute critique destructrice s'éteigne d'elle-même (2).

Pour l'instant, nous n'en sommes pas là puisque le Forum et le Cercle sont très récents (3). Il me semble important au contraire que ceux qui cherchent autour de la Rectoversion et de ses questionnements aussi bien que ceux qui ont rencontré la Rectoversion sur leur propre cheminement puissent s'exprimer en toute liberté, sans qu'ils soient en permanence obligés de justifier leurs positions et leurs analyses. Leur liberté d'expression et de penser passe par un minimum de quiétude et leur élaboration théorique (et pratique) suppose également un minimum de temps. Cette liberté, cette indépendance pourrait-on même dire, est essentielle car la Rectoversion dénonce non seulement l'approche unidirectionnelle ("monoface" dans le langage rectoversé) mais encore elle démontre la partialité et l'insuffisance de l'approche bipolaire ("biface"). Inévitablement, elle heurte de front des dogmes puissants, comme le monisme et même, contre toute attente, le dualisme (4).

Ces dogmes, selon les intérêts de chacun, prennent des formes différentes. Il peut s'agir de dogmatisme athée qui créé chez l'adepte de cette croyance ( l'athéisme est aussi une croyance! ) une allergie à tout ce qui touche de près ou de loin la transcendance. Il peut s'agir aussi de dogmatisme religieux, dont l'adepte croit dur comme fer qu'il est dans la vérité et que, surtout, sa mission est d'en convaincre les autres. Il y aussi les dogmatismes communautaires, très en vogue de nos jours (c'est pas nouveau mais c'est cyclique), le sésame ouvres-toi de certains milieux. N'oublions pas aussi le dogmatisme démocratique qui touchent ceux qui sont convaincus que la démocratie est le nec plus ultra de l'organisation humaine et qui pensent que toute critique de cette démocratie ne peut venir que de partisans de thèses extrémistes (5).

En page 6 et 7, vous trouverez les "chroniques ordinaires" de l'art contemporain qui sont en fait une critique de l'idéologie qui domine dans l'art contemporain officiel. Il est en effet navrant de constater avec quelle opiniâtreté l'art contemporain se complaît depuis des décennies dans le salace et/ou le morbide. Pourtant, des voix de plus en plus nombreuses s'élèvent devant de telles aberrations. La revue Artension, dans son dernier numéro, propose de regrouper certaines de ces voix autour d'un manifeste que vous trouverez en totalité en page 8. Pour ma part, je dénonce depuis longtemps les blocages culturels décris par ce manifeste et j'y adhère totalement. Mon expérience au long cours fait que je ne me fais guère d'illusion sur le résultat mais que faire d'autre ? Cela reste tout de même une initiative positive de la revue Artension.

Voilà, bonne lecture et n'hésitez à exprimer votre sensibilité soit dans ce Journal, sous la forme d'articles, soit dans le Cercle, sous la forme de dossiers.

---

(1) Ces textes sont ici uniquement pour "faire débat" et en aucun cas dans un but promotionnel, vous l'aurez compris.

(2) Par critique destructrice, j'entends non pas la critique négative qui a sa raison d'être mais la critique dont la méthode consiste exclusivement à détruire pour détruire, utilisant à satiété la mauvaise foi et la calomnie. Cette critique "assassine", destinée à "casser" celui auquel elle est destinée, sert en fait celui qui la pratique en lui apportant une sorte d'apaisement à son aigreur parfois pathologique, toujours psychologique.

(3) Le site originel www.rectoversion.com, par contre, par la pertinence de son contenu, en est arrivé là. Depuis déjà pas mal de temps, les réactions de mauvaise foi ont cessé.

(4) Le dualisme n'est que l'application limitée de la dualité. En aucun cas, les termes sont identiques. A ce propos, rappelons inlassablement les propos lumineux de René Guénon :
« Comme il est des erreurs de langage qui se produisent assez fréquemment et qui ne sont pas sans avoir de graves inconvénients, il n'est pas inutile de préciser que "dualité" et "dualisme" sont deux choses tout à fait différentes: le dualisme (dont la conception cartésienne de l'"esprit" et de la "matière" est un des exemples les plus connus) consiste proprement à considérer une dualité comme irréductible et à ne rien envisager au-delà, ce qui implique la négation du principe commun dont, en réalité, les deux termes de cette dualité procèdent par "polarisation".» (René Guénon, note n°1 du chapitre XXX, "Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps", Ed. Gallimard).
Quand aux religions et/ou philosophies qualifiées de dualismes (comme le manichéisme et le catharisme), il y aurait beaucoup à dire à ce sujet et sans doute y consacrerai-je un dossier dans le Cercle.

(5) Même si l'on admet que la démocratie est le moins mauvais des systèmes politiques qui existent, encore faudrait-il que notre démocratie soit une réelle démocratie, ce qui n'est pas le cas, loin s'en faut...


© Michel De Caso

précédente - 1 - suivante

Copyright ADAP & Michel De Caso, 2004-05. Tous droits réservés, pour tous pays.





accueil du cercle